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Extension du domaine de la lose
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18 octobre 2011

Entretien de débauche

Un mercredi d’août 2007, j’émerge difficilement d’une courte nuit et de vapeurs de houblon. 8h30. Je me précipite hors de mon lit et me rue sur ma penderie saisissant les premiers vêtements que je trouve. Un jean, un bustier violet pailleté aux relents de soirées catines et une veste top classe working woman. J’ai rendez-vous pour un entretien d’embauche dans une demi-heure. Après un coup de blush, je saute dans le métro.

Sur le trajet, je suis saisie de remords. Était-ce bien raisonnable de festoyer la veille d’une telle date ? J’ai en effet l’opportunité de décrocher un CDI, denrée suffisamment rare à notre belle époque pour être mentionnée.

J’arrive dans les bureaux de mon potentiel futur employeur à neuf heures pile. M. S de son nom m’accueille dans son bureau et m’invite à m’asseoir. Je bous suite à ma course effrénée et au stress croissant. Je sens des gouttelettes de sueur perler dans mon dos. « Je vous écoute », me lance mon interlocuteur. Pour mettre fin à cette bouffée de chaleur, j’entreprends de déboutonner ma veste et m’en débarrasse avec grande classe après m’être débattue avec les manches. Je respire un grand coup et je me lance. Je me présente, énumère mes expériences professionnelles passées avec conviction.

La pression retombe, je ne m’en sors pas trop mal, je suis assez fière de moi. Lorsque je commence à évoquer mon parcours universitaire, je constate que M. S me scrute au niveau mammaire. Je fais mine de rien et continue mon exposé. Mais je ne peux détacher mon regard du sien qui est ouvertement dirigé vers ma poitrine, peu opulente cela dit en passant. Il semble éberlué. Bien que consciente qu'une telle vue puisse engendrer une crise de paralysie, je m’interromps et baisse les yeux. Je constate alors que je suis nue.

En effet, la délicatesse dont j’ai fait preuve en ôtant ma veste a entraîné la chute de mon bustier top soirée, un peu large j’en conviens, me laissant défeuillée et non avertie. Immédiatement je remonte le dit vêtement, m’excuse, bafouille. M. S est hors de lui. « Vous me faites perdre mon temps mademoiselle ! Vous croyez que c’est comme ça que vous allez avoir ce travail ?!! » J’essaie lamentablement de me justifier avec des arguments très pertinents, tels que « si vous me connaissiez vous sauriez que je ne suis pas comme ça ». Je m’embourbe, il s’énerve de plus en plus, je capitule. Je quitte les lieux la queue entre les jambes (et non le bustier). Je suis actuellement à la recherche d’un emploi.

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